La Baule sacre l'Allemand Daniel Deusser

La Baule sacre l’Allemand Daniel Deusser

L’Allemand Daniel Deusser a remporté le Rolex Grand Prix Ville de La Baule, bouquet final de quatre jours exceptionnels de grand sport au Jumping International de La Baule – Officiel de France. Il devance le Colombien Rene Lopez Lizarazo et le multiple médaillé américain Mclain Ward.

Une fois encore les tribunes archi combles du stade François André ont vibré jusqu’au dernier moment. Jusqu’au dernier des huit barragistes du Rolex Grand Prix Ville de La Baule, épreuve d’une incroyable densité avec parmi les 50 engagés, sept membres du top 10 mondial et neuf médaillés d’or olympiques. Quand l’Allemand Daniel Deusser est entré sur la piste, en selle sur Otello de Guldenboom, étalon BWP de 11 ans, le Colombien Rene Lopez Lizarazo, avec la jument Londina, venait de descendre le meilleur chrono à 38’’36. Installé en Lorraine depuis plus de trente ans, il était sur le point, à 61 ans, de signer la plus grande victoire de sa carrière. Mais Deusser, à plusieurs reprises numéro 1 mondial (actuel n°16), vainqueur de la finale Coupe du monde en 2014 et longtemps pilier de l’équipe d’Allemagne a une fois encore déroulé un parcours d’une grande fluidité pour ôter plus d’une seconde au temps référence et inscrire son nom au palmarès de cette étape des Rolex Series, circuit qui rassemble sept des événements équestres les plus respectés au monde. Il succède à l’Américain Kent Farrington. « Sincèrement, je n’ai pas regardé le barrage de Rene, explique le vainqueur. J’avais la chance de partir le dernier au barrage. J’ai défini mon plan après avoir vu le tour de Mclain. Je n’avais plus trop de doutes sur les contrats de foulées à placer. Je suis vraiment très heureux de mon cheval. Il a parfaitement répondu à ce que je lui demandais. C’est un jour formidable pour moi. Stephan Conter a acheté ce cheval il y a trois ans, convaincu de son potentiel. Il avait déjà gagné des épreuves mais pas de ce niveau. C’est sa première victoire dans un Grand Prix 5 étoiles. Cela rend toute l’équipe très fière. »

Deuxième, le plus français des Colombiens était lui aussi très heureux. « J’avoue avoir prié très fort pour que Daniel fasse tomber une barre, rigole-t-il. Plus sérieusement, un grand bravo à Daniel. Je suis vraiment très très heureux avec cette jument qui progresse sans arrêt. Depuis tant d’années, La Baule m’a toujours accueilli, même quand je n’avais pas de très bons résultats. C’est presque ma deuxième maison. Ça fait vraiment très chaud au cœur. »

Belle satisfaction aussi pour Mclain Ward, n°5 mondial, champion olympique par équipes en 2004 et 2008, troisième avec Imperial HBF, ancien cheval de Tim Gredley. « J’aurais peut-être pu grappiller quelques dixièmes mais Daniel a été trop fort aujourd’hui, explique-t-il. Mon association avec Imperial est encore relativement récente. Ce n’était que notre troisième concours ensemble. Il montre de très belles choses comme lors de la Coupe des Nations de Rome avec un double sans-faute. Ce podium est donc une grande joie, surtout ici à La Baule, un concours formidable avec un public exceptionnel. »

Sans avoir réussi à glisser un seul de ses dix couples au barrage, le clan français n’a pas encore trouvé de successeur à Nicolas Delmotte, dernier Bleu couronné, en 2021. Numéro 9 mondial, Kevin Staut, meilleur des Tricolores du jour, prend la dixième place.

Dans la matinée, dans le Grand Prix Range Rover du CSI 1* (1,35 m avec barrage), après une première manche très sélective (seulement trois barragistes), Swan Bourven, sur Forever des Saules, s’est imposé devant Camille Fuzeau Thomas, sur Emingway CT, également double sans-faute et Camille Condé Ferreira sur Holly Good Dorchival, la plus rapide mais coupable d’une faute, récompensée néanmoins par le Challenge HFI, trophée de la meilleure cavalière du CSI 1*. « Mon cheval est habitué à des hauteurs un peu plus hautes puisque nous avons terminé deuxième du championnat Pro 1 mais il n’avait jamais évolué sur une piste en herbe, commente le cavalier de 33 ans, installé au Mans. Même si ce n’est « que » le 1 étoile, c’est La Baule ! Quel concours ! » En ouverture de la journée, Marin de Surirey avait remporté dans le Prix Emma Pâtisserie (1,20 m avec barrage), avec Ankara de l’Aire.

 

Le bilan de Pierre de Brissac, président du Jumping international de La Baule

 

« Le bilan de cette édition est largement positif. Toute l’équipe a montré sa capacité à faire perdurer et grandir ce concours. Tout le monde se donne du mal et nous avons la meilleure des récompenses avec près de 50 000 personnes dans les tribunes sur les quatre jours d’épreuves. Nous avons eu du grand sport avec une Coupe des Nations Barrière remportée par des Irlandais magiques, un Rolex Grand Prix Ville de La Baule fabuleux. Pour le Derby de La Baule, Demeures de Campagne est arrivé à nos côtés cette année et a eu une belle surprise avec la victoire de Steve Guerdat. Nous sommes heureux de faire briller les cavaliers, les chevaux, les grooms et nos partenaires. Un grand merci à tous. Nous avons toujours essayé de travailler avec la volonté d’apporter de la modernité dans la tradition mais aussi du changement dans la continuité. Nous avons beaucoup investi dans nos écuries pour le confort et le bien-être des chevaux. Le terrain est de mieux en mieux. Côté communication, nous n’avons jamais eu autant de presse avec 122 journalistes accrédités. Cela montre toute la passion autour du Jumping international de La Baule. »

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