Les indispensables métiers de l'ombre

Les indispensables métiers de l’ombre

La réussite du Jumping International de La Baule officiel de France est aussi le fruit du travail des dizaines de personnes. Dans les tribunes, dans les bureaux, sur la piste, dans les écuries, dans les loges, au paddock, tout est mis en place et parfaitement orchestré pour faire du concours un moment hors norme.

 

Bien sûr cavaliers et chevaux sont les grandes stars du Jumping International de La Baule. Mais pour leur permettre de briller, des dizaines de personnes sont mobilisées. Juges, vétérinaires, restaurateurs, serveurs, jardiniers, agents de sécurité, techniciens, hôtes et hôtesses, ramasseurs de barres, etc. tous se donnent sans compter. Souvent très tôt le matin… et très tard le soir. Une mission qui ne se limite pas aux quatre jours du concours. Toutes les équipes techniques municipales, notamment celles des espaces verts œuvrent par exemple tout au long de l’année pour offrir un terrain parfait en collaboration avec Green Consult, spécialisé dans les terrains équestres en herbe. Pendant le concours, ils sont encore là, dès 4 heures du matin.

Baulois d’origine, Ruddy Dayon a toujours connu le jumping. Enfant, il ne manquait pas une édition. Depuis 18 ans, il y travaille, désormais comme « stable manager » (responsable des écuries). « Nous arrivons dès le lundi, explique-t-il. Nous dispatchons les copeaux, les ballots de paille, le foin etc. On s’occupe aussi des boxes. Il faut ensuite gérer les demandes des grooms. Établir le plan des boxes, c’est comme faire un plan de table. Il y a plein de choses à prendre en compte, à commencer par faire attention entre les entiers et les juments. Le mardi, on récupère les élèves du lycée professionnel. Il faut vérifier que tout est en ordre pour accueillir les 80 camions, s’assurer que l’électricité fonctionne etc. » Arrive ensuite l’heure des premières arrivées. « Les écuries ouvrent le mardi à midi, poursuit Ruddy. Les chevaux du CSI 1* sont souvent les premiers. L’accueil reste ouvert jusqu’à 22 heures. Le mercredi matin, à 5 ou 6 heures, les camions sont déjà là. C’est le coup de feu avant la visite véto du mercredi après-midi. »

Une fois les épreuves commencées, ce grand orchestre se met en marche chaque matin vers 6 heures. Vider les bennes de fumiers, nettoyer les douches, balayer la zone d’accueil etc. Gérer tous les éventuels problèmes, s’assurer que tout est en ordre et vers 17 heures, nouvelle tournée de fumier pour que tout soit impeccable.

Adrien Mele attend lui aussi le rendez-vous baulois avec impatience. Responsable d’équipe des soigneurs pour l’IFCE au Haras du Pin, il vient renforcer l’équipe du Jumping de La Baule depuis 2013. « La Baule est un rendez-vous à part, confie le stable manager du CSI 1*. J’ai travaillé autrefois au sein du centre équestre. Ça me permet de très bien connaître le site. Je sais où sont les vannes, les systèmes d’arrosage etc. Pendant le concours, j’ai en charge l’entretien du paddock, la vente des copeaux ou du foin et la gestion des jeunes des Établières, le lycée agricole de La Roche-sur-Yon. » Ils sont en effet une quarantaine, tous en formation, à courir, à ramasser les barres et surtout à apprendre. « Nous avons deux équipes de vingt jeunes, une le matin et l’autre l’après-midi, précise Adrien. Nous essayons aussi de leur apporter une dimension pédagogique. Ils préfèrent ramasser les barres sur la piste que les crottins au paddock, c’est normal. Mais nous leur expliquons que ça leur permet aussi de voir comment les cavaliers travaillent et qu’il y a plein de choses à apprendre. Un concours ce n’est pas que les strass et les paillettes. Travailler sur un concours comme celui de La Baule peut être un beau tremplin. »

Le dimanche, aussitôt le Rolex Grand Prix de la Ville de La Baule terminé, l’agitation reprend dans les écuries avec les départs. Les chevaux partis, le travail continue pourtant. Curer les boxes, évacuer le fumier et tout nettoyer pour ne plus laisser que les souvenirs et les émotions. « Notre objectif est que tout le monde passe un bon concours et reparte heureux », conclut Ruddy. Une philosophie partagée par toutes celles et tous ceux sans qui rien ne serait possible.

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