Le Belge Nicola Philippaerts a remporté dimanche le Rolex Grand Prix Ville de La Baule au terme d’une superbe épreuve et d’un barrage à 14 couples où le suspense a été maintenu jusqu’au dernier passage. Un superbe bouquet final pour une exceptionnelle édition du Jumping International de La Baule Officiel de France.
Il aura attendu jusqu’au bout, jusqu’au passage du dernier barragiste. Au paddock, Nicola Philippaerts, auteur du meilleur chrono dans le barrage du Rolex Grand Prix Ville de La Baule avec sa jument de 13 ans, Katanga v/h Dingeshof, a dû patienter jusqu’à ce que le chrono du Suédois Jens Fredricson, dernier en piste, s’affiche. 36’38 pour Fredricson. 32 centièmes de plus que le Belge ! Et un incroyable soulagement avant de recevoir les félicitations de tous les autres cavaliers.
À bientôt 30 ans, le Belge, 49e mondial, succède à la Canadienne Beth Underhill et devient le troisième Belge, après Jos Lansink en 2009 et Jérôme Guéry en 2016, à avoir son nom gravé sur la plaque des vainqueurs accrochée à l’entrée du stade. « Je suis très heureux d’avoir gagné ici à La Baule qui est un des endroits les plus prestigieux de notre sport, se réjouit le Belge. C’est la première victoire en 5 étoiles de Katanga. Elle le mérite vraiment. Elle a souvent été très près de gagner dans de gros Grands Prix et aujourd’hui elle a tout donné. Je suis très fier d’elle. J’avais vu le parcours d’Henrik (von Eckermann, alors leader) et je savais que ce serait dur car parfois je n’ai pas tout le contrôle avec elle. Ensuite, quand Jens est parti, j’étais un peu stressé car on se connait depuis longtemps, nous sommes amis et je dois avouer que j’ai été très heureux quand j’ai vu le chrono s’arrêter… »
Sur le podium, avant que résonne la Brabançonne, Nicola Philippaerts a donc beaucoup entendu parler suédois avec, sur la deuxième marche, Jens Fredricson (n°104) en selle sur Markan Cosmopolit, et sur la troisième, le numéro 1 mondial Henrik von Eckermann avec Iliana.
« Quand je suis parti, je me suis dit : ‘’pas de risque, pas de victoire’’, confie Fredricson. Alors vas- y ! J’ai regardé le parcours des autres cavaliers et notamment celui de Rodrigo Pessoa (5e avec Major Tom), et j’ai retiré des foulées à certains endroits. Je suis très content de mon cheval et de ma façon d’avoir monté ce barrage. Même si mon coach veut toujours gagner. Aujourd’hui j’ai battu Henrik mais nous sommes surtout très heureux d’être deux Suédois sur le podium, nous nous aidons beaucoup et cela montre que nous avons une superbe équipe de Suède. » Habitué à dominer les podiums comme samedi à l’occasion du Prix Saur (avec Glamour Girl), le champion du monde individuel, champion du monde et olympique par équipe et numéro 1 mondial, a cette fois dû se contenter de la troisième place. « Je n’ai pas fait le barrage que j’espérais, regrette Eckermann. J’ai laissé la porte ouverte. Mais je suis très content de ma jument qui n’a que dix ans. Elle arrive seulement au très haut niveau, elle prend encore de l’expérience mais elle est prête. Tout le monde connait King Edward, mais c’est une chance d’avoir une jument comme elle dans son piquet. Je n’avais pas eu beaucoup de réussite l’an dernier ici et revenir à La Baule avec une victoire samedi et un podium dans le Grand Prix, c’est un super sentiment. »
Côté tricolore, si trois Français ont réussi à se hisser au barrage, aucun n’est parvenu à rester dans le top 5. Sixième avec Bibici, Grégory Cottard est le meilleur d’entre eux. « C’était difficile de partir en premier dans un barrage. J’ai donné le meilleur de moi-même, Bibici aussi. Nous arrivons seulement dans ce très haut niveau face aux meilleurs mondiaux. Je suis déjà très fier d’être sixième et nous allons continuer à travailler pour être un jour meilleur que les autres. »
Dans l’autre épreuve du CSIO 5* de ce dimanche, le Prix Grand Prix (1,45 m, deux phases), la France a eu davantage de réussite avec le succès de la fusée Julien Épaillard. Déjà vainqueur jeudi d’une épreuve de vitesse avec Hoover, le numéro 2 mondial a récidivé, devançant l’Irlandais Cian O’Connor (Germaine W) et le Belge Grégory Wathelet (Berline du Maillet Z). Enfin, dans le Grand Prix Defender du CSI 1*, Stéphane Landois, déjà vainqueur samedi du Derby Laiterie de Montaigu CSI 1*, a une fois encore dominé tous ses adversaires avec Uh la Up de Crazy.
Nouvelles rassurantes pour Explosion W
Très rapidement pris en charge après avoir dû interrompre son parcours dans le Rolex Grand Prix Ville de la Baule, Explosion W, le cheval champion olympique de Ben Maher va bien. Il a été encadré et transporté jusqu’à son boxe où il a pu manger son foin tranquillement avant de regagner ses écuries, bien entouré de toute l’équipe de Ben Maher. Lors de chaque manifestation de la FEI, la plus grande attention est portée à la sécurité ainsi qu’au bien-être des chevaux et des concurrents. Le Jumping International de La Baule souhaite un bon rétablissement à Explosion W.
Pierre de Brissac (Président du Jumping international de La Baule – Officiel de France) :
« Cette édition 2023 du concours est une très grande réussite. Bien sûr il y a les chiffres : 45 000 spectateurs sur 4 jours, 132 cavaliers, 248 chevaux, 40 partenaires, 50 exposants et une dotation de plus d’un million d’euros. Nous avons atteint le maximum de notre capacité d’accueil. Nous avons également augmenté la diffusion des images avec en plus du streaming sur notre site, les traditionnels supports spécialisés comme Cheval TV, Grand Prix et Clip my Horse mais aussi des médias plus larges comme BeIn Sport, francetv.fr et Sport en France qui ont offert les plus belles épreuves à leur public. Cela nous permet d’élargir notre visibilité. Nous avons aussi développé les réseaux sociaux pour être encore plus proche de notre public.
Au-delà de ses aspects « techniques », il y a eu toutes ces émotions. Les meilleurs cavaliers du monde nous ont offert du très grand sport, du très grand spectacle. Le « Trophée des Légendes Platinium Sellier présenté par les Sports Équestres Militaires », grande nouveauté de cette édition imaginée par Frédéric Cottier, a été un moment particulièrement intense avec des tribunes pleines pour apprécier quatre immenses champions.
Merci très sincèrement à tous ceux qui ont participé à cette réussite, cavaliers, entraîneurs, à tous les partenaires toujours présents à nos côtés, aux grooms, officiels, bénévoles, membres de l’organisation etc. et bien sûr à tous les spectateurs chaque année fidèles à notre beau concours. Rendez-vous en 2024 avec un air olympique qui flottera forcément déjà sur le terrain de La Baule. »