Au terme d’une épreuve très spectaculaire conclue sur un barrage à trois équipes, le Brésil a remporté la Coupe des Nations Barrière, épreuve phare de la deuxième journée du Jumping International de La Baule – Officiel de France. Malgré un double sans faute de Julien Épaillard, la France doit se contenter de la quatrième place. Ce samedi, les spectateurs vivront une journée particulièrement intense avec une succession de temps forts.
Sur la plage de La Baule, à quelques encablures du stade François André, certains se sont peut-être imaginés sur le sable de Copacabana, quand l’hymne brésilien s’est élevé dans les airs pour saluer le succès des Auriverde. Après un superbe barrage tout en maitrise, Marlon Modolo Zanotelli, en selle sur son étalon Grand Slam VDL, venait d’offrir une éclatante victoire à ses coéquipiers Yuri Mansur sur Miss Blue-Saint-Blue Farm, Stephan de Freitas Barcha sur Chevaux Primavera Montana Imperio Egipcio et Rodrigo Pessoa sur Major Tom.
Le scénario de cette Coupe des nations Barrière est un de ceux dont tous les passionnés rêvent. Une épreuve pleine d’exploits et surtout de rebondissements. Jusqu’au bout du bout. Alors que la Suède, championne olympique et championne du monde par équipe semblait filer vers son premier succès de l’histoire à La Baule, le numéro 1 mondial Henrik von Eckermann (avec Iliana), renversait la palanque, l’avant-dernier obstacle du parcours dessiné par le chef de piste Grégory Bodo. Les Suédois se retrouvaient alors contraints à affronter en barrage la Belgique, tenante du titre, et le Brésil (un couple par équipe). Le Belge Wilm Vermeir (Iq van het Steentje) fut le premier à boucler le tour sans faute. Mais son chrono fut aussitôt raccourci de 69 centièmes par le numéro 10 mondial, Marlon Modolo Zanotelli. Une fois encore dernier à partir, Henrik von Eckermann, fautait à nouveau. Un chrono plus rapide certes mais quatre points rédhibitoires.
Cinq ans après sa victoire, le Brésil s’impose à nouveau, devant la Belgique et la Suède. « Tout le groupe veut offrir cette victoire à Philippe Guerdat (ancien chef d’équipe du Brésil, toujours présent dans l’équipe et très proche des cavaliers) qui est toujours là pour nous, toujours présent et qui s’investit beaucoup pour nous, confie le chef d’équipe Pedro Paulo Lacerda. Lui offrir cette victoire est fantastique. Gagner une Coupe des Nations est un moment très particulier car c’est la victoire d’une équipe. Mes cavaliers et les chevaux ont été fantastiques. Un immense merci à eux. Le public a été fantastique et nous avons vécu du grand sport. » Vainqueur ces derniers mois à Paris ou Bordeaux, Modolo Zanotelli apprécie particulièrement les concours français. « Le public en France et ici à La Baule notamment connait très bien le sport, les chevaux, les cavaliers, souligne-t-il. Il soutient tous les cavaliers, même les étrangers comme nous. Ça donne un petit extra. Pour le barrage, j’ai eu la chance de voir le parcours de Wilm Vermeir et ça m’a donné de précieuses indications. » Yuri Mansur se réjouit de voir le Brésil sur une superbe dynamique. « Cette victoire une semaine après notre deuxième place dans le CSIO 5* de Saint-Gall (Suisse) est très encourageante. Elle nous conforte pour notre gros objectif de l’année, les championnats panaméricains, en octobre au Chili, où nous voulons décrocher notre qualification pour les Jeux olympiques de Paris. »
Au pied du podium, la France a rapidement perdu ses illusions de figurer au premier plan. Les Bleus retiendront néanmoins le très beau double sans faute de Julien Épaillard (n°2 mondial) avec la jument Dubai du Cèdre. Le Français est l’un des quatre double sans faute du jour avec le Belge Wilm Vermeir, le Britannique Ben Maher (Faltic HB) et le Brésilien Rodrigo Pessoa, légende de la discipline qui, à 50 ans, semble sur le retour vers le plus haut niveau grâce à Major Tom, cheval de seulement 10 ans. « C’est toujours très spécial de gagner une Coupe des Nations, se réjouit Pessoa, champion olympique 2004 et champion du monde 1998. Je la savoure car cette victoire à La Baule n’est que ma deuxième dans un CSIO 5*. »
Un samedi à haute tension
Ce samedi, après une matinée consacrée au CSI 1* avec notamment le Derby Laiterie de Montaigu (11 heures), les cavaliers du CSIO 5* se retrouveront sur le Derby Région des Pays de la Loire, épreuve historique du concours avec son parcours toujours très spectaculaire composé d’obstacles naturels. À l’issue, le Prix Saur (15h50) constituera la dernière opportunité pour les cavaliers de se qualifier pour le Rolex Grand Prix Ville de La Baule de dimanche.
En fin d’après-midi (19 heures) le « Trophée des Légendes Platinium Sellier présenté par les Sports Équestres Militaires » conclura la journée. Nouveau rendez-vous du Jumping International de La Baule, l’épreuve caritative parrainée par le légendaire Brésilien Nelson Pessoa rassemblera quatre cavaliers qui pendant de nombreuses années ont écrit l’histoire des sports équestres : Frédéric Cottier, Markus Fuchs (SUI), Éric Navet et Lars Nieberg (ALL). « Il y a un petit stress car ce n’est pas évident de monter des chevaux qu’on ne connait pas, reconnait Frédéric Cottier. Mais l’essentiel est de se faire plaisir et surtout de faire plaisir au public. » Un voyage dans le temps particulièrement attendu par tous les passionnés d’équitation. « Ça fait énormément de plaisir de voir que les gens pensent toujours à nous, note Éric Navet. Et c’est avec plaisir que l’on va essayer de leur faire plaisir aussi. Et puis si on fait des Georgette, on pourra être excusés ! »